lettre de l'alphabet en bois Montessori

LA MAITRISE DE L’ECRITURE ET SES DIFFERENTES ETAPES

Elle est l’un des piliers de la maîtrise de la langue, outil dont l’acquisition est indispensable pour pouvoir communiquer avec ses semblables et s’insérer dans le tissu social humain. Elle forme des idées qu’elle émet en permanence et spontanément au sein d’un espace mental et conceptuel structuré.

  Au cours du processus d’acquisition de l’écriture, l’enfant passe par plusieurs niveaux d’apprentissage  distincts. On en dénombre neuf qui s’enchaînent sans transition brutale : non différentié, différentié, pré syllabique, syllabique, syllabique alphabétique, alphabétique, pré calligraphique, calligraphie de l’enfant, post calligraphique. C’est cette maturation progressive de l’enfant que nous allons passer en revue maintenant.

Les différentes étapes pour Apprendre à lire et écrire chez l’enfant

  Ne jamais oublier que chaque enfant acquiert des connaissances selon un processus et un rythme qui lui sont propres qui requièrent néanmoins d’être guidés selon le canevas préétabli que nous avons identifié   dans l’introduction. Ce canevas permettra en outre de lui proposer des jeux et activités en rapport avec son degré d’avancement dans la maîtrise de la langue.

  On sait par le recours à des études en psychologie que l’enfant acquiert la faculté de communiquer par des moyens autres que la lecture et l’écriture avant de maîtriser l’essentiel de ces techniques. Sa curiosité naturelle le force à tenter de décoder les différents supports de communication avec lesquels il entre contact, qu’il s’agisse de livres, d’affiches de toutes sortes, de publicités … De nombreuses questions sans réponse surgissent en lui à propos des différents signes graphiques utilisés par le langage écrit.     

  C’est un point primordial dont vous devez vous souvenir constamment pour la formation du langage par la lecture et la maîtrise de l’écriture de votre enfant. La vision de signes graphiques incompréhensibles le place dans un questionnement continuel dont il a l’initiative au cours de sa période éducative dans ce domaine.   

  Au cours de cette période, l’enfant enrichit considérablement sa palette graphique, passant de la création de gribouillis sans référence symbolique du début à la formation de pseudo lettres, puis à celle de lettres nettement identifiables. Suit le moment où il maîtrise l’écriture de son nom, puis celui de l’identification des  noms des personnes qu’il côtoie, enfin la maîtrise de leur graphisme ainsi que celui des objets de son cadre de vie qui lui sont familiers. C’est ainsi qu’il parvient à s’insérer dans l’univers de la communication verbale et écrite.

               Ci-dessous les différentes étapes sont passées en revue :

Étape d’écriture primitive ou indifférenciée

  L’enfant s’exprime par des gribouillis et des dessins sans signification symbolique à priori. Ils ne sont pas emprunts de distinction entre le dessin et le langage écrit.  

Étape d’écriture primitive différenciée

  L’enfant est maintenant capable de former des caractères alphabétiques en imitant l’adulte. Mais il est encore incapable d’établir un lien quelconque entre le langage parlé et le langage écrit. Il ignore que le langage fait appel à une grande variété de signes différents.

Étape d’écriture pré syllabique

  L’enfant ne voit toujours aucune parenté entre les langages écrit et oral. Il comprend par contre que plusieurs mots consécutifs sont nécessaires pour exprimer une idée. Il comprend aussi qu’une suite linéaire de mots ne peut contenir plusieurs idées différentes. L’étape pré syllabique correspond aux premiers instants de la formation du langage chez l’enfant. C’est une étape très émouvante. 

Étape d’écriture syllabique

  Il apparaît nécessaire de la scinder en deux sous-étapes :

  . Chaque syllabe correspond à une sonorité particulière

L’enfant s’éveille à la liaison entre le langage écrit et le langage parlé. Autrement dit, la suite de sons bien déterminée correspond à ce qui est couché sur le papier. Cependant, en raison de la spécificité de la langue espagnole avec laquelle Madame Montessori a élaboré sa méthode, l’enfant attribuait une lettre quelconque de la syllabe au son correspondant.

  . Chaque lettre correspond à une sonorité particulière

Maintenant, l’enfant distingue la sonorité correspondante à chaque lettre de la syllabe, qu’il s’agisse d’une consonne ou d’une voyelle. 

Étape d’écriture syllabique  alphabétique

  Cette étape voit l’enfant gagner en autonomie dans sa capacité à identifier la structure alphabétique des différents mots qu’il utilise. Il comprend maintenant que la syllabe est une combinaison de voyelles et de consonnes et nécessite un ordre de succession déterminé pour la construction sonore du langage parlé. Il est maintenant en capacité d’écrire des syllabes entières.

Étape d’écriture alphabétique

  L’enfant sait maintenant établir le lien entre l’émission du son et son écriture orthographique. Mais les fautes d’orthographe sont encore nombreuses et la séparation des mots est encore imparfaite. Bien entendu, ces erreurs demandent à être corrigées en temps réel. Aidée par des conseils avisés prodigués en permanence, la maîtrise orthographique s’instaure progressivement pour se prolonger dans les étapes finales exposées dans ce qui suit.   

Étapes de la calligraphie

  La maîtrise orthographique acquise, certains chercheurs identifient trois étapes finales qui viennent conclure cette phase de l’apprentissage scolaire. Ce sont l’étape pré calligraphique, l’étape calligraphique proprement dite et l’étape post calligraphique. 

  Dans la première, il s’agit d’acquérir la psychomotricité nécessaire pour maîtriser les inflexions de l’écriture qui incluent la courbe et le trait droit généralement présentent des hésitations sous formes de ruptures et d’à-coups. L’écriture se fait lettre par lettre avec lenteur.    

  Dans la deuxième étape, le graphisme est maintenant plus sûr. Il est plus régulier, l’alignement s’affirme, les lignes sont régulièrement espacées et droites et les marges placées au bon endroit.       

  Dans la troisième, l’enfant assimile parfaitement l’écriture. Il la pratique comme une activité courante et fluide, sans effort supplémentaire, en restant simplement présent à ce qu’il fait. Il transcrit alors la marque de sa personnalité, modifiant les inflexions de la calligraphie enseignée pour exprimer ses mouvements intimes et les dévoiler au grand jour.


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